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ECLATS DE PAROLES
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ECLATS DE PAROLES
31 juillet 2006

QUAND ON SE CONNAÎT A PEINE...

chat_panierQuand on se connaît à peine, on croit néanmoins "bien" se connaître. Une sorte d'image figée photographie l'autre à la fois tel que nous le souhaitons et tel qu'il n'est pas. Ni l'un ni l'autre n'est responsable.  Chacun apporte son passé, son histoire, sa famille; c'est fou ce que l'on trimballe derrière soi! Des petites choses et de vrais chagrins, des attentes déçues et des espoirs inconsidérés. Qui laissent des cicatrices, forment ou déforment...

Quand au fil des jours, on se connaît "mieux", un malaise sourd s'installe.  Comme on effeuille une rose, on effeuille une personnalité: "Je me demande s'il n'est pas un peu radin"; "Je ne soupçonnais pas qu'il pouvait bouder"; "Je n'aime pas son rire"; "Il veut toujours avoir raison"; "Il n'écoute pas ce que je dis"; "Il râle..."; "Il est tellement sûr de lui"; "Il est macho".

  Alors? L'accepter tel quel?  Difficile!  S'expliquer ? Ce serait l'idéal si on trouvait d'emblée la manière.  Mais souvent, dans le désarroi, on dit ce qu'il ne faudrait pas et à son tour il attaque. Car lui aussi a perçu nos faiblesses, nos hésitations ou nos affirmations. Lui aussi sait ce qui lui déplaît et dans l'indignation d'être jugé il lance à boulets rouges les remarques qui font mal.

    Et il reste deux pauvres êtres humains qui s'aiment mais ne savent pas "s'emboîter" comme les pièces d'un puzzle. Les mots peuvent faire très mal, même et surtout s'ils dépassent ce qu'ils veulent dire. La mémoire les enregistre, le coeur en souffre. Solution: la rupture? Ce serait aller trop loin et trop vite.

  Il reste la parole.  Celle qui a fait tant de mal peut aussi faire tant de bien! Que le plus aimant ou le plus adroit commence.  Car "se parler" n'est pas se jeter à la tête les griefs ressentis.  C'est commencer, loyalement, par reconnaîtrre ses propres torts.  Voilà qui apaise déjà très fort l'autre, étonné puis attentif et peut-être, bientôt, compréhensif.

  Le dialogue peut déboucher sur une meilleure connaissance de cet être imparfait tout comme nous, dont chacun peut accepter avec indulgence les "petits" défauts qui irritent. Nous ne parlons pas ici évidemment des pulsions de rage, des coups assénés, d'un goût prononcé pour une sexualité hors norme, de tout le fatras de défauts majeur et inacceptables.

  Quand on se connaît à peine, on peut apprendre à se connaître vraiment. S'accepter et l'accepter devient alors le commencemnt du bonheur.

INCARNATt_a_bientot

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Commentaires
L
Il ne faut surtout pas hésiter, Amanda! Ce qu'on écrit sous le coup d'une émotion, quelle qu'elle soit, a toujours une valeur de "témoignage". Je connais aussi un couple où l'homme reproche (durement) à son épouse de "changer". L'âge ne l'a pas épargné, lui, pourtant, mais il se voit encore comme il était à trente ans, je suppose, et accable une femme qui lui a donné deux enfants, sa jeunsse (elle est sensiblement plus jeune que lui), son amour. <br /> <br /> Il court après une époque de sa vie et c'est elle qu'il accuse d'être moins svelte, moins élégante, moins gaie. On le serait à moins, justement!
A
D'une rencontre vécue en vacances, me revient la difficulté d'accepter l'autre et ses défauts quand on augmente en âge.<br /> Ce petit rien qui nous faisait rire quand nous étions jeunes, prend maintenant des proportions énormes, nous agace terriblement, nous horripile jusqu'à la pensée de " Mais qu'est-ce que j'ai bien pu lui trouver ?" et aussi " Pourquoi je passerais le restant de mes jours avec un être pareil, qui a tellement changé, que je ne reconnais plus ?"<br /> Comme tu dis, Lorraine, il faut à ce moment se ragarder dans le miroir et chercher en soi ce qui est aussi devenu " autre".<br /> En amour, rien n'est jamais acquis, mais je trouve lamentable de ne pas pouvoir accepter les changements dus à la vieillesse ou à la maturité.<br /> J'ai donc cotoyé deux personnes qui s'entredéchiraient ainsi et c'était pitoyable.<br /> Les ayant connus jeunes et amoureux, cela m'a beaucoup frappé et j'ai par ailleurs "vidé" ma tête et mon coeur sur papier. Un jour, peut-être, je vous le donnerai.
L
C'est tellement fragile, un lien sentimental! Chacun part emportant l'image biaisée de l'autre mais proche de ce qu'il attend. Et puis les nuances se révèlent, effritant l'idéalisation. Seule la parole modérée peut ateindre, mais qui est modéré en amour?...
C
Merci pour cette note, chère Lorraine...<br /> Il y aurait de quoi réfléchir
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