COUP DE BLUES
La vie est comme la marée, elle va, elle vient, elle saute d’une
certitude à une hésitation. On se pose des questions et les réponses
diffèrent. Hier, il était avant tout impératif d’écrire,
d’alimenter le blog. Aujourd’hui, une soudaine lassitude s’empare de
moi, un « A quoi bon ? » qui ressemble assez à « Tout est vanité ! » et me fait hausser les épaules.
Et si tous, autant que nous sommes, ne faisions que ressasser la
même brassée d’idées, de sentiments, de questions, pour nous retrouver
immanquablement à notre point de départ ? Soudain conscients de s’être
exposés, chacun selon sa nature, dans nos billets, réflexions, poésies,
peu importe. Et surtout d’exposer toujours la même préoccupation ou la
même hantise : mal-être, mal de vivre, amour, désamour, solitude…sans
trouver de réponse.
L’être humain est dramatiquement seul face à lui-même. Le
printemps précoce bouscule soudain son alacrité, il se lève fatigué et
la marée d’un défaitisme soigneusement jugulé jusqu’ici, le noie tout à
coup.
Bien,
je me secoue. Allons, Lorraine, c’est ton heure de déprime
printanière ? « Pas de ça, Lisette ! » comme disait maman. Alors, très
vite, je fais le recensement de mes petites joies. Comme on
cueille les premières fleurs. Et je sais que je vais mieux…
LORRAINE