ATCHOUM!
On
me présente toujours comme un gros pépère au nez rouge. Mais que sait-on de mon cœur de
poète ? Je scie le bois, je
descends à la mine avec les copains, j’aide Simplet qui se prend toujours les
pieds dans son habit, je calme Grincheux et ses alarmes, je conseille un peu de
simplicité à Prof-je-sais-tout, mais je tais mes états d’âme. Pour tout le monde, je suis Atchoum, le type qui a le rhume des foins.
Je
l’ai attrapé dans la forêt, c’est sûr. A regarder de trop près les églantines, les genêts sauvages, les boutons
d’or, à fourrer mon nez dans les muguets si bien cachés, à m’étendre
voluptueusement sur un tapis de mousse tout en rimant un poème, un chatouillis
dans les narines a déclenché une séries d’atchoums précurseurs. Depuis, la rose de Noël déchaîne mon
allergie, tout comme le bouleau et au printemps les fleurs de pommier. Le sous-bois, qui pourtant convient à
ma petite taille, m’assassine. Ses
champignons et son humidité me prennent d’assaut et les éternuements perlés me
secouent de la tête aux pieds.
LORRAINE