Pause
Lorraine étant souffrante,
elle fait une pause de quelques jours.
Merci de le comprendre.
Mamilouve
Lorraine étant souffrante,
elle fait une pause de quelques jours.
Merci de le comprendre.
Mamilouve
Bonjour, chers amis lecteurs, je ferme les rideaux sur « Eclats de Paroles ». Mais je ne vous quitte pas. Je vous invite sur mon autre blog « Cahier du Soir » où je continuerai à écrire. Plusieurs d’entre vous connaissent déjà ce blog. Ceux qui l’ignorent m’y retrouverons sur :
En quittant « Eclats de Paroles », je me simplifie la vie. « Cahier du soir » y reprendra les diverses rubriques habituelles. Donc rien ne change, sauf la localisation. Merci de m’y suivre.
Très amicalement
LORRAINE
Ce soir, Mai tourne le page. Et demain arrivera Juin bourdonnant de proverbes! Vais-je vous décevoir? Vous inviter à guetter le ciel, à prendre un parapluie ou un chapeau de soleil? Je ne m'y risque que soutenue par les dictons qui, même s'ils viennent de loin, ont cueilli au passage quelques vérités. Allons-y!
- Juin froid et pluvieux
Tout l'an sera grincheux.
- En juin, la pluie est loin
Et, s'il pleut, chaque goutte est comme le poing
- Qui en juin se porte bien
Au temps chaud ne craindra rien
- Juin bien fleuri
Vrai paradis
- Les bains que prend St Norbert (6 juin)
Inondent toute la terre
E si vous aimez les proverbes, je vous en conterai quelques autres très bientôt.
LORRAINE
Et cette photo (MVH) pour vous convaincre que Juin fait aussi des merveilles!...
Le
Temps arrive de loin , il ne s’en souvient pas toujours mais sa mémoire a brusquement de belles
éclaircies : Oui, il était à Reims en 497 au baptême de Clovis, roi des
Francs, mais aussi au mariage de Maximilien d’Autriche et de la Princesse
Charlotte de Belgique en 1857. Il a ourdi l’union de Marguerite de Valois avec
Henri IV en 1572 mais si huguenots et catholiques s’empoignèrent, il le jure,
il n’y est pour rien.
Ce
sont les hommes et leurs ambitions qui sont responsables des assassinats, des
guerres, des massacres, depuis le début du monde. Peu après le Paradis
Terrestre, il a bien tenté de
détourner la main de Caïn qui tua son frère Abel mais si le Temps est
pacifique, l’humain l’est si peu !
La
Temps, mais oui vous le connaissez ! Il était debout près de votre berceau
et depuis il marche à vos côtés. Il lui arrive de courir, ou de traîner, ou de
rêver, comme vous, comme moi. Mais bon an, mal an, il nous accompagne depuis
notre naissance.
Il
est un peu farceur, le Temps. On croit le diriger, le posséder mais ce
funambule nous file entre les doigts pendant que nous vivons notre premier bal,
notre premier amour, notre première déception. Il est tellement aérien, léger,
il se transforme en bulle de savon, il flotte, il pèse, il réfléchit, il
s’ennuie, il nous ennuie, il se souvient…
Ah !
comme il se souvient bien, le Temps, de ce que nous aimerions oublier, de ce
que nous avons perdu. Il s’attarde quelquefois, il console, il guérit. Il pèse
lourd à ses heures, il se fait discret, on l’oublie, on ne pense plus à lui…Et
le revoilà, tellement présent, deux ans plus tard : « Cette ride, tu
ne l’avais pas ? Ton ami, où est-il ? Tu ne vas pas pleurer, je suis
là, moi… ». Il est toujours là, pour rappeler ce qui fut et n’est plus,
ces années qui passent en silence, l’âge soudain bien présent.
Est-il
un ami ? Cela lui arrive. Un ennemi ? Je ne pense pas. Il
« est », tout simplement, impalpable et pourtant redoutable, allant
son chemin jusqu’au bout. Jusqu’au bout du nôtre…Le Temps passe. Notre temps
est passé…
LORRAINE
Voici un samedi bien printanier, il ne m'appartient pas mais je vous l'offre quand même. C'est notre amie Marie qui est l'auteure de ce gif ensoleillé. Je suis sûre que vous avez le sourire en voyant ce chapeau mirifique, ces papillons et la jolie jeune fille assise sur la haie. Ces petites choses de la vie s'animent pour peu qu'on les regarde d'un oeil amical. Ce samedi ouvre un long week-end de Pentecôte. Une évasion, peut-être? Vers la mer, la forêt, la montagne? Que de perspectives, que de projets! Ou tout simplement dans le jardin de sa maison, quand l'air est doux et le ciel traversé par le vol noir d'une hirondelle.
Les hirondelles désertent la ville. Même si je tends très bien l'oreille, je n'entends pas leur bavardage. Par contre, les merles sont debout sur les cheminées et se parlent. Comme un rituel, ils échangent des trilles d'un toit à l'autre, s'écoutant attentivement et répondant une même longueur de paroles. Depuis très longtemps, j'essaie de les comprendre. Mais je ne connais pas le langage "oiseaux" et je le regrette. Qui sait ce que j'apprendrais! Par contre, je connais le langage "chat". Et pour l'instant, Milord me dit avec frénésie, qu'il a faim, qu'il est temps de quitter cet ordinateur de malheur et qu'il attend, lui. Superbe et impatient. Excusez-moi, le devoir m'appelle...
LORRAINE
(gif: http://petitboisjoli.canalblog.com)
L’explosion l’a atteinte en plein visage. Trois jours plus tard, elle ouvre les yeux à l’hôpital St Luc. Rien. Elle ne se souvient ni de l’endroit, ni du moment, seulement qu’elle voulait s’acheter une robe bleu pigeon, bien ceinturée, ajustée par des pinces de poitrine. C’est curieux, ce vague dans lequel elle flotte, avec des trouées inattendues d‘éclaboussure de pierres et ce bruit hallucinant qui lui hurle à l’oreille.
Quelqu’un lui dit :
« Ca va ? » et elle répond « Ca va ». Mais a-t-elle vraiment
répondu ? Ses lèvres semblent fermées par un sparadrap démesuré, qui lui
mange aussi la moitié du visage. Comment elle le sait ? En élevant sa main
trébuchante jusqu’aux yeux, une main écorchée mais complète.
Complète ? Quelle idée ! Pourquoi ne le serait-elle pas ? La fatigue, c’est tout. Que fait-elle dans ce lit inconnu ? Elle voudrait tourner la tête. Impossible. Mais enfin, que se passe-t-il ? Sa main remonte vers le visage, elle va arracher ce pansement, qui a eu la sotte idée de l’étendre là, toute seule ?
- Ne bougez pas, s’il vous plaît. Oui, restez tranquille. Là…
Qui lui parle ? elle
entrevoit une blouse blanche, un stéthoscope, on lui prend le pouls, une voix
d‘homme interroge :
Ca va. Ca va aller. Ca ira. Ca
ira mieux. Ca ne peut pas aller plus mal. Elle perd conscience, elle se
réveille, les jours passent, elle subit les greffes du visage, les soins, les
examens, la sympathie autour d’elle. Elle n’aura plus jamais le même visage. On
lui en refait un nouveau. Evidemment, peut-être pas aussi réussi, pas aussi
vrai. Mais un visage, c’est un visage…
- Ca va ?
- Ca va…
Joli chemin des fleurs écloses
Te voici, doux printemps,
Moqueur, impertinent
Tu serres sur ton cœur des
roses
Joli juin aux propos d’amour
Tu tairas à jamais
Le nom du Finlandais
Qui promettait un prompt
retour...
Bel automne au pas nonchalant
Tu vas sans te presser
Comme un penseur lassé
`Qui s’égare un peu en
marchant
Déjà l’hiver au seuil piétine
Tel un vieux visiteur
Fatigué
et râleur
Qui cependant chante et patine
Le bal des saisons se termine
Bonsoir, à l’an prochain
Je vous serre la main
J’aime tant votre pantomime
LORRAINE
Photo: Ph.P. (tulipes printanières) Flikr
Dormeur, oui, c’est mon nom, ou tout au moins celui sous lequel tout le monde me connait ; mais en vérité, je m’appelle Amaury de Breze, fils cadet du duc de Brèze qui me répudia quand il s’aperçut que je ne grandirais jamais. Il avait désespérément tout tenté : le jeu de quille, la course à pied, le fleuret, le jeu de paume, la cavalcade, la natation, et même la lutte ! J’ai triomphé partout mais je n’ai jamais pris un centimètre !...
Et, malgré mes exploits, le duc de Breze m’exila. J’étais un beau jeune homme petit, bien fait, au joli visage mince. Les jouvencelles m’aimaient beaucoup, mais aucune ne voulut m’épouser. Longtemps après, un jour que j’errais dans la forêt, triste, seul et fatigué (mes entraînements sportifs avaient laissé des traces !), un bûcheron grand et trapu me prit sur ses épaules et m’emporta. Où allions-nous ? Je me démenais tant et plus, mais il riait et disait : « Ah ! petit homme, tu as voulu t’échapper ! Mais on ne me la fait pas. Je te rends à tes semblables… ». Mes semblables ?...
Ils étaient aussi petits que moi, groupés dans une sorte de tunnel large et profond, chacun possédait un lit, une lampe, un miroir, ; ils mangeaient à la table commune et chantaient des cantiques ou des chansons grivoises. Je ne les connaissais pas, c’étaient des nains jeunes travaillant dans les mines. Moi, j’étais déjà un nain très vieux, j’avais presque 214 ans mais je ne les faisais pas. Le sport, sans doute ! Ils me firent une place à table et dès que j’eus mangé, je m’endormis ; on me coucha et le lendemain j’allai avec eux à la mine. Ils m’appellent « Dormeur » parce que je m’endors appuyé sur ma pioche, ou assis au pied d’un arbre, ou en enfilant mes bottes. Mais comme ils sont très bons, ils changent alors de répertoire et me chantent une berceuse. Ma vie est un rêve !
Pardon ? Vous dites ? Excusez-moi, je meurs de sommeil…
LORRAINE
llustration: membres.multimania.fr
"Le bonheur est la poésie des femmes"
(Honoré de Balzac)
Aquarelle de Blanche Odin
(La seule contrainte de la consigne consistait à utiliser comme dernière phrase: "Et tourna définitivement la page" Nous devions donc inventer un texte permettant de conclure de la sorte)
D’où vient-il, ce rire de crécelle ?
Ce ricanement haletant, ce sein nu ?
Qui porte cette couronne dérisoire ?
Quel visage de femme rauque
Lance un obstiné « turlututu »
Au petit monsieur pantois
Enchevêtré dans les serpentins ?
Sont-ils seuls, sont-ils trois,
S’imbriquant l’un dans l’autre ?
Lis-tu un psaume, nabot ?
Hurles-tu la déchéance du monde
Ou espères-tu la miséricorde
Sous le chapeau pointu de l’invisible ?
Marionnettes de l’horreur, que voulez-vous ?
L'homme bougea. Un homme blond
Timide et doux. Il ouvrit les yeux, surpris
Et comprit qu’il avait rêvé.
Ses compagnons de nuit
Flottèrent un instant encore.
Il s’assit sur son séant, refusa la prémonition
Et tourna définitivement la page
LORRAINE