CONNAIS-TOI...
Oser
se dire: « Je suis susceptible » ou « je suis emportée » ou encore « Je
suis faible » entraîne inévitablement à ajouter « Pourquoi ? ». On ne se reconnaît pas un défaut sans tenter d’y remédier. Sauf si on manque totalement de discernement ou de volonté.
Pourquoi, oui ? Parfois, la raison saute aux yeux. Par la mystérieuse
alchimie de la naissance, on a hérité d’un trait de caractère familial
: il est bourru comme son père, elle est coquette comme sa mère, ils
sont disputailleurs comme leurs parents. Ce n’est pas une raison pour
s’absoudre. Au contraire, j’y verrais plutôt un encouragement à lutter
contre une tendance dont on a connu les désagréments.
Il arrive aussi que personne ne soit responsable du
défaut. Mais dans le cas de la susceptibilité, par exemple, prendre la
mouche à la moindre contestation, se vexer pour une réponse un peu
narquoise, se sentir visés par une plaisanterie anodine, entraîne,
avouons-le, suffisamment
d’ennuis pour qu’on s’interroge un jour : « Les autres m’en veulent-ils
systématiquement ou est-ce moi qui interprète de travers ? ».
Se poser des questions en toute honnêteté dégage le paysage
intime. Et admettre le défaut qu’on aurait plutôt tendance à minimiser
en accusant les autres est déjà le commencement d’un travail sur
soi-même. Dont on retirera très vite le bénéfice.
« Se connaître soi-même ». Peut-être est-ce, en quelques mots, le secret des relations harmonieuses ?
INCARNAT