JANVIER

    Je te salue, Janvier, toi qui t’en viens, mélancolique et froid, après le vieux Décembre alourdi de richesses.

    Les mains vides ouvertes sous ton manteau blanc, tu n’offres rien que l’espoir de lendemains fleuris. Tu lâches dans les rues le vent glacé, tu sèmes les neiges nocturnes qui féérisent le faubourg ; des chats hurlants rôdent dans les ruelles, tu nous brises, Janvier, car tu es lent, implacable et majestueux.

    Nous n’attendons de toi ni le soleil ni la pluie tiède, nous te savons souverain et oublions que derrière toi, essoufflé et humble, le petit Février nous prépare des surprises.

    A lui le merle étonné des premiers jardins, le rayon insolite dans le jour gris ou le bouleversant parfum de terre qui du soir monte  vers une fenêtre et l’éveille au printemps.

    A toi l’honneur d’ouvrir le bal des saisons. Et si le pas que tu danses a la raideur de l’apparat, consolons-nous : d’autres mois viendront tour à topur folâtres, légers ou ardents.

    Et si nous ne craignons pas le vertige, nous danserons à leur bras tous les pas de la vie.

INCARNAT 

Illustration: Houffalize: www.meteobelgium.be

Comments

[Lorraine]

Le bonheur peut se cueillir si on veut bien regarder, Lecouret. Il est un peu magicien et se cache aux yeux des plus avides.

[Lorraine]

Merci, chère Amanda. Que le bonheur t'accompagne.
Bises

[Lecouret]

voilà, tu l'as écrit : danser "à leurs bras tous les pas de la vie",
mois après mois, le bonheur est à cueillir, il y en a.

[Amanda]

Quelle jolie photo et quel beau texte !
Belle façon de commencer l'année, que je te souhaites excellente !
Bises !