JANVIER
Je te salue, Janvier, toi qui t’en viens mélancolique et froid après le vieux Décembre alourdi de richesses.
Tes mains vides ouvertes sous ton manteau blanc, tu n’offres rien que l’espoir des lendemains fleuris. Tu lâches dans les rues le vent glacé, tu sèmes des neiges nocturnes qui féerisent le faubourg ; des chats hurlants rôdent dans les ruelles, tu nous brises, Janvier, car tu es lent, implacable et majestueux.
Nous n’attendons, bal des saisons de toi ni le soleil ni la pluie tiède, nous te savons souverain et oublions que derrière toi, essoufflé et humble, le petit Février nous prépares des surprises.
A lui le merle étonné des premiers jardins, le rayon insolite dans le jour gris ou le bouleversant parfum de terre qui du soir monte vers une fenêtre, heurte l’âme et l’éveille au prinemps.
A toi l’honneur d’ouvrir le bal des saisons. Et si le pas que tu danses a la raideur de l’apparat, consolnons-nous : d’autres mois viendront rout à tour folâtres, légers ou ardents.
Et si nous ne craignons pas le vertige, nous danserons à leur bras tous les pas de la vie.
LORRAINE