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ECLATS DE PAROLES
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ECLATS DE PAROLES
14 juillet 2006

LE CANARI ET LE ZEBU

Cette histoire de koala et de hussard m'a rappelé une petite "fable" créée sur un autre blog un soir de fantaisie et de fou rire.  OBS

Oyez, oyez, bonnes gens

Cette histoire du fond des temps.

Cela se passait un soir,

A l'heure où les fauves vont boire.

Un zébu allait à pas lents,

Sur la sente, ruminant.

Avant d'atteindre à la mare,

Il aperçut un canari.

Pas un oiseau hilare

Mais un canari tout gris.

"Où as-tu laissé tes couleurs ?

demanda le zébu à l'oiseau.

Est-ce signe de douleur,

Te prends-tu pour un corbeau ?"

"Hélas, répondit, le canari,

Jusqu'hier mon cœur était pris

Par une dame canari.

J'étais vraiment très épris

Mais elle ne l'a pas compris

Et s'en est allée au loin

Avec mon meilleur copain.

J'y ai perdu le goût de vivre

De voler et de rire,

J'y ai laissé mes coloris

Qui font la gloire des canaris.

Et me voilà seul, décoloré,

Bancal, contrit, encoléré.

Dans mes habits de deuil,

Nulle jamais ne m'aimera

Je resterai sur le seuil

Des amours et de leurs sambas."

"Allons, dit le zébu,

L'infidèle ne vaut point ces larmes.

L'amour est un rébus

Pour lequel il faut des armes.

Viens-t-en sur mon large dos,

Tu piqueras les mouchettes.

Nous irons sur mes sabots

Nous ferons mille pirouettes.

L'amitié nous tiendra chaud

Nous protègera de cent maux,

En attendant le retour

De ce qu'on appelle l'amour."

Le canari n'avait d'autre projet.

Il s'embarqua sur l'animal

sans appréhender le rejet

qui, en amour, peut faire si mal.

Les deux compères allèrent par vaux,

par monts, par sentiers et chemins,

sans jamais penser à demain.

Comme de vrais jumeaux,

L'un marchant, l'autre picorant,

Ils firent le tour de la terre,

Visitèrent l'Afrique et l'Iran,

Arrivèrent au bord de la mer.

Le soleil brillait de mille feux.

Soudain le zébu s'exclama:

"Mire-toi dans la flaque au creux

Du rocher noir que voilà.

Regarde-toi, petit frère,

Tu as retrouvé tes couleurs.

Ton or scintille au soleil,

Ton plumage émerveille."

Le canari se regarda: ses plumes

d'un jaune lumineux revivaient.

Il avait oublié les brumes

Qui, autrefois, le visitaient.

L'amitié l'avait réconforté,

Soutenu, renforcé.

Il était à nouveau heureux,

Prêt à séduire, être aimé.

A aimer de son mieux,

Grâce à la solidarité

Du zébu qui, montrant la coupole

D'un ciel bleu azur,

ordonna, dans un murmure,

"Il est temps. Maintenant, vole !"

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