QUAND ON TOURNE EN ROND...

  Il est des pensées qui vous collent à la peau comme il y a des amis qui s’agrippent à vous sans vous laisser le temps de respirer.  Les uns comme les autres demandent un sérieux effort, d’abord pour y voir clair, ensuite pour remettre de l’ordre.

LA PART DES CHOSES

  Quand on tourne en rond, encore et encore, peut-on arrêter la machine ? Peut-on, soudain, tourner le dos aux questions ronronnantes qui tapissent le fond de nous-mêmes ? Peut-on, d’un coup d’épaule ou d’un coup de tête, envoyer aux oubliettes les pensées qu’on appelle « existentielles » et qui ne sont, peut-être, que des complaisances envers soi-même ?

  L’ »idée » est redoutable.  L’analyse de ses sentiments aussi, quand elle se prolonge et prend le pas sur la saine relativité des choses. Elle tire perfidement vers le bas, suce l’énergie, impose subtilement sa loi, ôte toute force.  Et nous revoici nous interrogeant sur notre mal-être, le disséquant, l’extrayant de sa source, le débusquant s’il revêt une autre robe et repartant dans un carrousel sans fin.  Qui débouche immanquablement sur un nombrilisme involontaire.

DE LA MESURE

  Il est évident que se connaître est essentiel, ne pas s’illusionner sur ses défauts, ses tendances, son caractère, ses faiblesses.  Mais à prolonger l’introspection, à traquer le moindre tressaillement du cœur ou de l’âme aveugle autant que l’ignorance de soi. On prend quelquefois pour un atout la capacité de comprendre qui on est et pourquoi. C’en est un, à condition de cesser à temps ce monologue intérieur et s’étant reconnue, de passer à autre chose. La vie est faite de soi et des autres.

  C’est pourquoi à l’amie qui nous accapare exagérément, il faut pouvoir dire : « Ecoute,  si je peux t’aider à porter tes peines, je suis là.  Mais évite de m’inonder  de petits soucis que tu sais parfaitement gérer seule. J’ai aussi besoin de vivre et de respirer à mon rythme ». Si c’est une vraie amie, elle comprend. Sinon….

INCARNAT

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Le vote se termine le 29 septembre. Merci à tous ceux qui  m'ont prouvé leur amité au cours de ce mois!

Comments

[lorraine]

Un mot gentil, un sourire, apportent souvent un peu de lumière sur un visage fatigué, d'autant qu'aujourd'hui la rudesse des contacts augmente dangereusement.

Trop dure? Un peu radicale peut-être car il est des égocentrismes aveugles provoqués par une fragilité excessive. Certaines personnes trouvent réellement une raison de vivre dans leurs plaintes, leurs état d'âme et leur état d'esprit. S'examiner à la loupe donne un sens à une existence qui n'en aurait pas autrement. Parce qu'elles n'ont pas la force de se quitter des yeux et de "voir" les misères des autres.

Nous avons travaillé dur, c'est très vrai, nous nous sommes battues et restons des battantes. Mais peut-être avons-nous eu la chance d'être faites ainsi, de choisir d'instinct la lutte au lieu de l'accablement, la résistance au lieu du laisser-aller. Je ne sais pas, je m'interroge. Un jour, j'ai écrit un article "La révolte des forts", exactement parce que j'en avais assez d'être celle qui comprend, qui aide, qui console et en même temps fait face à toutes ses propres difficultés. On méconnaît souvent le courage des "forts". On ne se demande pas s'ils n'ont pas aussi leurs fatigues, leurs chagrins, leurs peurs, ou leurs ras-le-bol.

Chère Amanda, nous pourrions en écrire, sur ce sujet...et peut-être recevoir des avis qui enrichiraient encor notre expérience!

Bonne nuit, Amanda,

[AMANDA]

Je vais citer la Bible bien qu'iconoclaste : " Tu seras jugé sur tes actes "

Dans la vie de tous les jours, je cotoie beaucoup de gens qui ont besoin, soif d'aide ou tout simplement d'intérêt. On ne peut pas passer à côté. oui, je sais, on est pas tous comme l'Abbé Pierre ou Mère Theresa mais quelquefois un simple mot gentil dit ou écrit, soulève des montagnes.

Alors, je suis tout comme toi, ulcérée devant l'égocentrisme. C'est un peu trop facile...

Toi et moi avons travaillé dur, nous nous sommes battues et restons des battantes. Alors, pas d'inulgence, n'est-ce pas, Lorraine ?

Suis-je trop dure ?

[lorraine]

Oui, Amanda, parce qu'en plus de s'étioler en parlant d'eux-mêmes, ils fatiguent les autres. Quelquefois, je me demande si ceux qui tournent en rond s'en rendent vraiment compte? ils font une sorte de fixation sur leurs sentiments, leurs réactions, et s'enferment comme on s'enlise!

Amitié,

[AMANDA]

Comme je suis d'accord avec toi !
Passer des heures à parler en "je ", à penser en " je" alors qu'il y a tant d'autres choses à faire, non pas tout seul mais avec les autres.
Bien sûr qu'il faut penser à soi, s'aimer soi pour pouvoir se tourner vers les autres.
Bien souvent les nombrilistes finissent leur vie seuls, ils l'ont peut-être un peu cherché, non ?