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ECLATS DE PAROLES
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ECLATS DE PAROLES
24 octobre 2006

Les T - T - Vs ( tome 1 )

Certaines catégories de gens font partie des T-T-V (s ), les Tout-Le-Temps-En-Vacances.

Les premiers auxquels tout le monde pense sont bien évidemment les Profs.

Les Profs, je connais… .J’ai été des leurs pendant 30 ans. ( eh, oui !  )

La première réaction enregistrée auprès du commun des mortels était et reste :  « Veinard (e ), trois mois de vacances par an, quel pied ! «

Nous suscitons la jalousie, voire l’envie.

Cela ne dure pas !

Très vite, le ton change et se durcit.

Les médecins, les avocats, les acteurs, les gens de télévision, les cadres dynamiques, sont admirés et récompensés. Par un Oscar, une distinction honorifique ou un salaire plus que convenable.

Pas les Profs…

Rêve toujours, Prof, on ne te célébrera jamais !

Les enseignants sont les bonnes à tout faire du monde professionnel.

A la fois,  chef d’orchestre, épaule sur laquelle pleurer,  agent de la circulation,  psy,  comédien,  fou, arbitre,  clown, conseiller d’orientation, mère-sœur-père-frère, critique en tenue vestimentaire…

Il aurait mieux valu qu’il soit aussi flic, en certaines occasions. Au moins il aurait eu une arme pour se défendre…

Car pour se défendre, il ( elle ) est seule. Il ne faut espérer aucune aide du proviseur, de la direction, des collègues qui, tous, sont débordés.

Savez-vous seulement ce que c’est d’entrer à 8h du matin, seul dans une classe d’une vingtaine ( si pas plus ! ) d’ados ? Ou de jeunes enfants de maternelle ?...

Pas d’échappatoire : ils sont là, ils vous attendent au tournant.

Pour eux, vous n’êtes qu’un prof de plus. Et si cela se trouve l’année prochaine, il ne vous auront plus et vous, vous aurez leur sœur, leur cousin et ils se passeront le mot, tous.

Alors, vous avez intérêt à assurer, à vous imposer, à les accrocher. Crier, aboyer est parfaitement inutile. Il faut être prêt à tout, paré à toutes éventualités, à les intéresser par l’humour, les sentiments ou toute autre chose et ne jamais, jamais se relâcher. Malgré la migraine, la nuit blanche, l’indigestion, les soucis familiaux.

Je rêvais d’une école où le prof serait un guide, un mentor, pas un maître.

Quelqu’un aurait dû me dire à quel point j’étais naïve.

Quelqu’un aurait dû me dire que pendant 30 ans, je passerais mes soirées et une partie de mes nuits à corriger des copies, à m’user les yeux sur des scribouillis illisibles et de fausses lettres d’excuses et des directives ministérielles insensées.

Que je passerais une partie de mes vacances à suivre des formations de «  recyclage «  et le reste à préparer de nouveaux cours ( dont l’effet était encore hypothétique ) et que tous les ans ce serait pareil.

Alors pourquoi avoir continué si longtemps ?

Tout simplement parce que j’aimais ça.

Je dois être maso.

Les jeunes, leurs problèmes, leur spontanéité et surtout la certitude d’avoir été utile, de leur avoir donné le goût d’apprendre une langue. Pari pris mais pas gagné avec tous. Tant pis.

Et tant pis aussi pour tous les week-ends passés à l’école, à peindre, à retaper une classe, à organiser des fancy-fairs et autres repas festifs ( pour y glaner quelques sous que le Gouvernement refusait d’accorder à l’éducation  )

Un dernier mot : «  Avez-vous seulement la moindre idée du nombre de Profs qui travaillent pendant leurs «  vacances » ? Cours de rattrapage, animations de stages, cours de natation, de gym…

Pour mettre du beurre dans les épinards, pour pouvoir aussi de temps en temps partir …en vacances…

Amanda

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Commentaires
A
Oui, Alceste, tu as raison.<br /> Les maîtres d'aujourd'hui sont certes moins respectés qu'avant ( encore que...j'en connais de très aimés ! )en partie aussi parce qu'ils sont moins " respectables "<br /> L'époque veut un jeune prof ( les vieux dehors ! ) de préférence en jean et baskets, qui est à " tu" et à "toi" avec ses élèves, que dis-je, ses potes. On sort ensemble après les cours, on va boire un coup et fumer un peu...J'en connais pas mal.En finale, la relation prof- apprenant n'existe plus aux yeux des jeunes.<br /> Un autre facteur à prendre en compte est le nombre croissant de gens d'une autre culture.<br /> Les garçons arabes, par exemple, supportent parfois encore très mal, d'avoir à obéir à une jeune femme prof. En cela, ils seront soutenus par leurs frères, qui viendront même jusqu'à l'école "mettre la jeune femme au pas".<br /> J'aurais encore pas mal d'autres exemples.<br /> Le fondement de tout cela c'est certainement un certain laxisme, un manque de rigueur de la part des parents, des enseignants ( qui le sont, en somme si peu...) et de la société en général.<br /> Attention ! Ne vous méprenez pas ! <br /> Mes rapports avec mes élèves ( que je continue de rencontrer pour cetains ! )ont toujours été sympas, sans être intimes, corrects sans dictature et détendus. On pouvait se parler, ouvertement mais pas au-delà de certaines limites.<br /> Limites qui disparaissent de plus en plus.
A
Incarnat lorraine voici mon mail : <br /> antonargwillou@hotmail.com
L
Bonsoir, Alceste, je vais d'abord t'éclairer: je ne suis pas celle qui a écrit ce texte absolument véridique! Je ne suis pas "Amanda", elle est une amie qui a aussi des choses à dire et le dit sur le blog de Lorraine (moi, qui signe aussi quelquefois Incarnat)<br /> <br /> Je n'étais pas enseignante, mais journaliste. Et je puis attester que tout ce qu'elle écrit est, hélas, tout à fait conforme à la vérité. J'ai fait de nombreux reportages dans les écoles,particulièrement aux périodes critiques où les directives ministérielles chamboulaient tout à fait les programmes, jetant dans l'angoisse autant les profs que les parents et parfois (s'ils en étaient conscients) les élèves. Les profs dévoués , j'en ai connus; respectés, oui, quelquefois. L'investissement de toute une vie n'est probablement plus possible aujourd'hui, parce que les excès d'une jeunesse trop libre l'interdit, tout simplement. Aujourd'hui même, à la TV, on annonçait qu'un tiers des profs en communauté française n'avait pas l'attestation voulue pour enseigner, donc moins de rémunération, pas de statut légal, mais tout autant de boulot. Comment dans de cas encourager les vocations? Donc, tu as raison, il est probable que les profs d'aujourd'hui ont moins d'enthousiasme à enseigner que leurs aînés. il n'empèche que les mêmes servitudes les attendent et qu'ils les assument la plupart du temps.<br /> Bref, c'est ce que je pense! Et ce que je vois autour de moi. Peut-être Amanda souhaitera-t-elle ajouter son commentaire, elle qui vit dans ce milieu.<br /> Alceste, merci pour ton message. Je trouve passionnant d'échanger sur des faits ou des problèmes qui sont parfois vécus différemment (non d'un pays à l'autre, je sais qu'en France vous avez les mêmes difficultés) mais peut-être d'une région à l'autre? <br /> <br /> Amitiés, Alceste.
A
Mon père etait inpecteur d'académine , ma mère directrice d'ecole , mon grand père maternel directeur d'ecole etc etc . L'enseignant que tu décris a existé , mais je ne suis pas convaincu qu'il soit toujours représentatif de la réalité actuelle . Ces Maîtres là etaient respectés , cet investissement de toute une vie dont tu parles es tu certaine qu'il soit toujours aussi répandu actuellement ? L'enseigant que tu as été , j'en suis persuadé devait être parfaitement respecté et reconnu .
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