LA RENCONTRE DE MA VIE
(Quelquefois,
les consignes vous tendent des pièges. Celle-ci devait parler de notre
rencontre avec le "Randonneur nu" qui fit couler de l'encre en son
temps. Nous devions endosser le personnage d'une femme de condition
modeste)
X
Moi, je ne suis pas frileuse. A dire vrai, j’ai
toujours trop chaud. Alors, moi j’ai eu un coup au cœur, dans
l’estomac et même plus bas, quand j’ai rencontré le randonneur nu, en
tournant le coin de la rue.
Oui, oui, tout nu, et content en plus. Alors, moi j’ai dit : « Vous venez de loin comme ça ? »
- D’Edimbourg.
Moi, j’ai regardé son sexe seulement pour voir s’il n’était pas gelé.
- Ca vous choque ? m’a-t-il demandé.
- Pas du tout.
Mais moi je voyais bien que son sexe non plus n’était pas choqué.
Un peu enflé, peut-être, la brise, sans doute. Alors j’ai demandé :
- Il veut un café ?... Pardon, vous voulez un café ?...
- Nous voulons bien, qu’il m’a dit.
Nous sommes entrés au salon. Moi, j’ai un peu l’habitude
des hommes nus, mais jamais dans la rue. Alors je l’ai interrogé.
Pourquoi il faisait ça ? Par goût, par hygiène, par amusement,
pour voir la tête des gens quand eux, voyaient son zizi.
Ca m’a passionnée. Moi, je ne suis pas bégueule.
Alors, quand le randonneur m’a proposé de me mettre nue, pour voir, on
a vu…
Non, je ne vous raconte pas tout. Mais après, je suis
partie avec le randonneur. Nue, moi aussi, évidemment ! On
a provoqué un attroupement. Et maintenant, moi je suis seule et
lui aussi.
Nous sommes tous les deux dans le même hôpital psychiatrique.
LORRAINE