POUR MON PAPA
Quand tu étais un tout petit garçon
Mon Papa, mon beau Papa
Pensais-tu qu’un jour
Tu serais mon Papa ?
Pensais-tu que le monde te donnerait cette joie-là ?
Pensais-tu que mes yeux
Seraient tes yeux à toi ?
Lorsque tu me regardes
Qu’est-ce que tu vois ?
Te vois-tu toi ?
Ou ne vois-tu que moi ?
Quand je serai grand, mon Papa
Tu seras vieux
Tu seras las
Mais moi
Je serai toujours
Toujours là
Tout près de toi
Tout contre toi
C’est moi alors qui te dirai
En t’embrassant dans le creux de l’oreille
Les mondes et les merveilles
Les lunes et les soleils
Te dire qu’il nous restera
A toi à moi
Mille choses à faire
Mille choses à dire
Mille jeux de l’oie
Mille mois de mai
Quand je serai grand mon Papa
Tu seras vieux
Tu seras las
Mais moi
Je serai toujours
Toujours là
Tout près de toi
Tout contre toi
Rien ne changera
Promets-le moi
La vie, c’est une belle histoire, hein, Papa
Une histoire de sucre
Un vrai conte de miel
Avec des rêves
Des champs de soie
Des fées et des princesses
Des chevaux blancs
Des arbres doux.
Je t’aime, mon Papa.
Amanda
d’après « Les mois de mai » de Philippe Claudel dans « Un monde sans enfants »
version remaniée.