JOURNAL INTIME
Il paraît que la majorité des blogs sont des "Journaux intimes".
Les bloggueurs noteraient essentiellement, au jour le jour ou presque,
leurs sentiments, leurs questionnements existentiels, leurs petites
joies et leurs grands chagrins. Et il est vrai qu'à parcourir les pages
virtuelles, on débusque le plus souvent des sentiments surgis soudain,
comme un grand remous, à la surface du coeur. D'où vient ce besoin de
confier aux inconnus ce que, souvent, on n'oserait pas dire à un proche?
Justement, semble-t-il, parce que ce proche manque. Ou s'il est
présent, parce qu'il n'écoute pas, ou ne "sait" pas écouter. Parce
qu'il ampute l'écrivant d'une part de bonheur par une attitude trop
indifférente, une lassitude parfois face à des besoins d'écoute.
Alors, le blessé se tourne vers la fenêtre virtuelle, que des dizaines,
des centaines, des milliers d'autres peuvent ouvrir pour y lire ce
qu'eux-mêmes, très souvent, éprouvent. Une communion s'établit et l'un
soutenant l'autre, la route de la vie semble moins rude.
Déverser le trop plein de soi-même par l'écriture est une forme
de thérapie. Je me suis demandé pourquoi je n'arrive pas à franchir ce
pas. Il m'est impossible d'écrire au jour le jour les sentiments qui
m'agitent. Je suis plutôt de l'autre côte de la route, parmi ceux qui
lisent ou, comme maintenant, analysent un phénomène de société. Le blog
me sert à publier des textes écrits à l'Atelier d'écriture, quelques
billets d'humeur, des poèmes.
Mais peut-être, sans m'en rendre compte, est-ce ma façon à moi d'écrire un "Journal intime"?..
LORRAINE