Pourquoi le dire?
Pourquoi dire à cette page que je suis fatiguée, que je n'ai pas envie d'écrire aujourd'hui, ni demain, ni plus jamais? Pourquoi ce soudain ras-le-bol alors qu'il ne s'est rien passé? Rien. C'est peut-être cela, la cause, après tout. Il ne se passe rien...sinon la vie qui brode jour après jour un jour de plus! Et le temps maussade d'un automne citadin, sans feuilles mordorées, sans odeurs d'humus, sans promenade sous-bois?
Déjà, à seize ans, il m'arrivait d'être tout à coup si décontenancée, si révoltée contre moi-même, que la seule solution consistait à enfiler mon loden et à marcher, marcher devant moi jusqu'au parc où je savais que la fascination allait me prendre: les odeurs, les couleurs, la solitude, l'instant soudain tout à moi, les sentiers déserts, la beauté du silence.
Nous avons tous en nous des révoltes incomprises et des peurs surmontées, des questions sans réponse et des espoirs sans fin. Ils font un bouillon de sorcière si nous n'y prenons pas garde. Et chacun a "sa" solution: le psy, le médecin, l'amie, le confident, le verre de vin en trop, la drogue douce, la cigarette, la drague, l'amant d'un soir, ...ou le blog.
Voilà, c'est fait. J'ai choisi le blog. Comme tous ceux qui s'épanchent parce qu'ils en ont besoin. En avais-je vraiment besoin? Je ne sais pas. C'est sans importance. Et si je me sens mieux, c'est peut-être tout simplement parce qu'un (timide, très timide) rayon de soleil caresse le carreau.
INCARNAT