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ECLATS DE PAROLES
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ECLATS DE PAROLES
21 novembre 2007

COUP DE FROID


    (Nous avions choisi au hasard une feuille de couleur ;  la mienne était orange et portait le titre indiqué. Le travail consistait à raconter une courte histoire en utilisant le sens du titre et la couleur du papier.  Voici ce que cela a donné) 

X



    La mode était à l’orange. Les foulards,  les bérets,  les jupes,  les châles alors très en vogue, affichaient leur gaîté un peu agressive.  Elle s’acheta un pull chaussette,  son col roulé protégeait du froid et elle n’était pas trop mécontente de surprendre certains regards masculins attardés sur sa silhouette.

    La saison était glaciale.  Les parkas se vendaient en masse,  des gris,  des verts,  des orange.  Elle hésita longtemps.  Un parka orange ?  Après tout,  pourquoi pas ?  Quand elle entra ce jour-là dans le burau surchauffé du "Matin"  Christophe, rédacteur littéraire, leva la tête.

    - Impossible de te rater !  Même dans la nuit noire,  je te reconnaîtrais.dsc_0179


    Elle sourit sans répondre.  Christophe d’habitude n’était guère loquace.  A midi,  elle toussa.  Un rhume ?  Bien possible.  A 4 H. elle pâlit.  La tête lui tournait.  La précoce nuit d’hiver dessinait des flocons de givre sur le carreau.
 
    - Je prendrais bien un thé,  dit-elle au garçon de course.  Pierrot,  tu veux bien aller m’en chercher.
 
    Pierrot descendit les trois étages pour aller à la taverne voisine avec qui ils avaient un accord; il revint avec le plateau.  Le thé la revigora un peu.  Mais en se levant, elle eut un bref vertige et se rassit.

    - J’ai sans doute attrapé un coup de froid,  murmura-t-elle.  Je vais partir plus tôt.  Cela ira mieux demain.

    Christophe leva la tête,  inquiet.
 
    - Tu es en voiture ?
    - Non,  je prends le métro.
    - Couvre-toi bien.
    - J’ai ma parka.

    Elle partit boutonnée jusqu’au cou.  Il neigeait. Les ruelles commençaient à glisser.  Elle se rattrapa au mur.  Son front brûlait.  « Comment vais-je arriver au métro ? »,  soupira-t-elle.  Exténuée,  elle fit encore quelques pas.  Puis,  n’en pouvant plus, prête à s’évanouir,  resta blottie dans une encoignure de porte.

    - Que vais-je devenir ?  songea-t-elle.
 
    Dès lors, elle ne pensa plus à rien.  Elle se réveilla dans la voiture de Christophe et comprit que ce coup de froid venait de déterminer sa vie...

LORRAINE

Illustration: www.paris14.info

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Commentaires
L
Oui, un pull chaussette orange...Pas seulement le littéraire!.........
A
Ah, ah ! Donc, tu portais des pulls orange, bien moulants, je présume ?<br /> Et le rédacteur littéraire, il a eu le coup de foudre ?<br /> Raconte, dis, j'adore...
L
Le rêve, CeliaK, est un magicien, celui que l'on vit éveillée quand on laisse s'envoler ce qu'on appelle, faute de mieux, "imagination". Je dirais plutôt "sensation, émotion, prémonition,intuition, prescience,médiumnité", ces phases de nous-mêmes que l'on ne dirige pas mais qui vibrent...<br /> <br /> Amitié, CeliaK
C
oui moi aussi je crois qu'elle danse la nuit...comme je crois qu'il y a une partie de nous qui doit aussi danser la nuit sans que nous le sachions..il me semble que tout ce qui nous fait réver contient une part de vrai...tu m'as fait réver... Lorraine
L
ah d'accord, merci de ce petit coin (de voile)levé.<br /> tu auras corrigé "... qui FAIT chaud..."
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