LA FEMME SEULE
Je crois en la main nue que l’on tend vers la mienne
Je crois en l’amitié qui se lit dans vos yeux
Je crois aussi en moi quelquefois
C’est tant mieux !
Je crois qu’on fait sa vie à force de courage
Qu’il faut taire ses peines aux gens indifférents
Je crois que le bonheur change de vêtements
Qu’il entre sans frapper et repart sans bagage
Je crois qu’on s’est aimés jusqu’à la déraison
Que tu viens, quelquefois, m’effleurer de ton ombre
L’autre monde est tout près, derrière la cloison
Et j’entends, quelquefois, ta voix quand il fait sombre
Je crois que tu m’attends, un jour, je ne sais quand,
Sans question sur la vie continuée sans toi
Sachant que pour rester l’amoureuse d’antan
Il fallait la caresse émue d’une autre voix
Je crois que l’amour vrai vit jusqu’au dernier jour
Malgré les amitiés rencontrées au passage
On n’aime qu’une fois. Les autres sont toujours
Un fantôme réduit caché sous un grimage
Et je sais que tu sais que ta mort me ravage
LORRAINE