LE FRONT CONTRE LA VITRE

Seule
Je suis seule
Tout là-bas,  derrière les arbres
Le soir dessine ses ombres d’automne.
Dans le jardin,  le vent fou guette les feuilles
Les attrape,  les amoncelle
En un tapis incohérent,
Puis,      apaisé,  ride  l’eau de la vasque
A petites caresses.

Seule
Je suis seule
Une femme chante dans la maison voisine
Triste et plaintive,
Sa voix balbutiée de petite fille
Egrène un amour perdu
Comme s’éparpillent les perles d’un collier.
Les heures grises tintent lentement
Et effeuillent en une prière
Leur immobile lassitude

Il m’en reste
Le souvenir décevant d’un vertige
Et l’image lointaine des peupliers
Que le vent couchait tous du même côté.

Je suis seule.

LORRAINE

Illustration: www.art-perfect.demode3

Comments

[Lorraine]

Bonjour, lecouret. Les souvenirs nous prennent parfois par la main et peuvent nous entraîner très loin...Amitié,

[Lorraine]

Il faut faire de la solitude une amie, CeliaK. Ensuite, on en découvre les incomparables méandres!

[Lecouret]

les yeux vagues, les souvenirs en ébullitions, le front contre la vitre...
soupirs, regrets, souvenirs...

[celiaK]

Merci pour la douceur de tes mots venus à ma rencontre...La solitude est aussi une belle rencontre..

[celiaK]

Merci pour la douceur de tes mots venus à ma rencontre...La solitude est aussi une belle rencontre..