MONOLOGUE
Tu n’as rien à me dire, nous sommes là, indifférents et cela m’est bien égal que tu partes ou que tu restes. Tu peux sortir ce soir, si tu veux, je ne t’aime plus. Si tu t’en vas, je serai très contente d’être seule, je m’assoirai sur le coussin devant le feu et je fumerai. Tu ne seras pas là pour me l’interdire. J’éteindrai les lumières et je regarderai les flammes voltiger sur le mur. Peut-être aussi que j’écouterai de la musique, celle que j’aime, pas la tienne. Et si j’ai envie de danser, eh bien je danserai toute seule...c’est tout ce que je peux faire.
Je sais bien que tu ne m’aimes pas non plus. Tes yeux sont hostiles. Tu m’as dit des choses désagréables, je t’énerve, tu me trouves sotte. C’est bien, va-t-en. Je pourrai enfin croire que je fais tout ce que je veux. Et j’aurai chaud pendant que tu te glaceras à parcourir les rues sans entrer nulle part ; parce que tout le monde t’assomme quand nos sommes fâchés tous les deux. Tu es un drôle de garçon. Moi, j’entrerais partout, je mangerais des gâteaux et du chocolat pour me venger, je parlerais à beaucoup de gens , j’irais chez des amis et je dirais que tu es un ours. Ils me comprendraient certainement.
Qu’y a-t-il ? Tu ne boudes plus ? Heureusement que j’ai du bon sens, je t’ai ramené à la raison. Tu ne sors pas ? Mais bien sûr que je t’aime...
LORRAINE