LA REVOLTE DES LETTRES
(La consigne nous demandait d'écrire un texte à notre gré mais d’y utiliser au maximum une voyelle de notre choix, et en plus d’y intercaler les « douches municipales » et « papier mâché » !.. je m’y suis attelée !)
X
Jamais je ne dirai ce que je pense, jamais je ne me trahirai : je suis un « i » et le resterai. Quelle idée de vouloir faire de moi un « y ». Le gros prix qu’on me propose ne mérite pas de devenir cette lettre déhanchée qui écrit si peu de mots ! Moi, au moins, je sers, en catimini ou non, on m’emploie toujours, voyez d’ailleurs « catimini » m’utilise trois fois, un record !
L’y se met dans « hymne ». Soit, c’est beau, un hymne, mais relativement rare. Vous me direz qu’il y a « hymen ». Mais aux douches municipales on ne célèbre pas l’hymen, du moins en principe.
Il n’empêche : l’ »y » torturé et souvent seul ou mal entouré n’a pas l’exubérance du « i » que je suis. Personne ne peut s’en passer. Même pas pour tricoter des mitaines. Je suis partout, dans les mitaines, dans le tricot, dans les aiguilles, dans le sourire de la tricoteuse. Le papier mâché m’intercale dans sa dénomination. La dénomination me sollicite deux fois et la sollicitation m’emporte trois fois dans sa ronde.
Alors non, je ne veux pas devenir un « y ».Le « i » est inimitable !
LORRAINE