Quelques amis échangent leurs avis sur le monde, la vie, les arts et partagent leur écriture (poésie, textes, billets, nouvelles, écriture de consigne, etc.)
Je ne sais pas pourquoi on
m’appelle Prof. Bien sûr, je connais le latin et mes amis les autres nains ne
me comprennent pas toujours. Si je dis « Alea jacta est » ou
« Carpe diem », ils se regardent les uns les autres et parfois
secouent la tête . Comme si j’étais pédant ! Je suis seulement lettré
et je voudrais partager mes connaissances avec eux . Ils m’ont accueilli
avec tant de gentillesse !
Non, je ne faisais pas partie
de leur groupe. J’habitais bien loin d’ici. Un jour je partis dans la Forêt
Noire à la recherche de « la fleur qui parle » ; j’étais
tellement surexcité que je me suis perdu. Il faut savoir que la « fleur
qui parle » ne parle que deux heures par an et je voulais l’entendre une
fois dans ma vie. Comme j’arrivais au pied du hêtre où elle avait élu domicile,
elle terminait son discours et m’a dit : « Bonsoir ! » puis
s’est repliée en redevenant tout simplement un bouton d’or.
J’étais si triste ! Tant
d’espoir s’écroulait quand j’ai
entendu sur le chemin des pas martelés avec force et des voix rocailleuses qui
chantaient : « Eyho, eyho, on rentre du boulot… ». « Tiens,
me dis-je, du monde par ici ? ». Effectivement ! Voulant voir
sans être vu, je me faufilai entre les ronces quand je butai sur une bottine
boueuse et une voix grincheuse m’interpella : « Quel est cet être qui
ose barrer la route à Grincheux ? ». « Tiens, tiens, pensai-je,
il porte bien son nom, cet hurluberlu ! ». Et je me montrai.
Le pic sur l’épaule, six
mineurs nains retournaient chez eux. Ils me dévisagèrent un instant, j’expliquai
ma déconvenue, ils ignoraient (les pauvres incultes !) qu’existait une
fleur qui parle. Je compris leur ignorance à leur air ébahi, un rien sceptique,
peut-être. Mais celui qu’on appelait Dormeur (un gros nain au visage rouge),
ouvrit un œil et proposa : « On l’emmène avec nous ? ».
« Oui ! » crièrent-ils en chœur. Sauf Grincheux, qui haussa les
épaules avec dédain. Mais je
passai outre et les suivis.
Depuis, je prends ma pioche et
je descends dans la mine avec eux ; nous cherchons des diamants. J’essaie quelquefois de les instruire,
mais sans beaucoup de succès.Parfois, je monte sur un
tabouret et je leur parle des planètes. Dormeur s’endort aussitôt, Simplet va
chercher une glace qu’il déguste à grand bruit, Timide fait tout son possible
pour m’écouter…Tant pis. Je les aime quand même. Et depuis quelques jours, nous
avons de la visite : Blanche-Neige est dans nos murs !...
J'ignorais tout à fait que les lutins ont pris naissance au Moyen Age représentant en quelque sorte ces petits hommes travailleurs des mines. Je croyais que c'était une légende. Merci de m'avoir éclairée, Latil!
L
Latil
26/04/2010 17:10
Ton histoire de lutin a remué bien des souvenirs en moi. Au Moyen age, au pied des Vosges prés de St Marie aux mines existait des mines d argent que l on peut visiter. Les galeries sont étroites , fraiches et creusées dans le roc. Certaines sont envahies par les eaux. A cette époque les mineurs venaient de la Baviére, ils étaient petits, habillés vraiment comme des lutins et chaque jours ils se rendaient a la mine.Ils ont certainement laissé un souvenir innoubliable dans l imagination des enfants puisqu on en parle encore.<br />
Bonne journée Latil
L
Lorraine
15/04/2010 08:29
Une "saga", je ne suis pas sûre!...Mais des historiettes, oui, je crois bien que je continuerai. Je vais suggérer ton idée à Prof. Il te dit "merci pour le tuyau"!
L
Lorraine
15/04/2010 08:27
Je lis ta réponse à l'instant. Merci de tout coeur, tes petits gifs sont charmants et à eux tout seuls racontent une histoire!
L
Lorraine
15/04/2010 08:26
Je crois que <prof avait moins d'ennuis avec ses "élèves" que les profs actuels! Les petit nains s'endormaient, certaines classes entières s'opposent à leur prof, je troue cela très pénible. Bises à toi.