Le vent aboie dans la ramure Mon cœur breloque et pense à toi Le vent retrousse la bordure Du parterre près du lilas Le ciel au couchant s’amarante Mon cœur musèle son chagrin Le vent soudain se dégingande Et m’emporte sur le chemin Le soir a mis sa crinoline...

Au bout de mon âme enténébrée Frissonne un parfum de lilas Sur quel chemin l’ai-je oublié ? Il m’en souvient comme un sous-bois Où le ruisseau jasait à peine Les muguets tissaient leur dentelle Il m’en souvient comme un printemps Qui vit partir les hirondelles...

Musique aux rideaux flous Dans le salon ferméJe vous entends toujoursModuler la complainteDes enfants tristes et douxQui souvent s’ennuyaientD’un ennui bienséantEt de sagesse feinte Le piano gardaitEn son cœur un adieuQui le faisait frémirSous les doigts...