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ECLATS DE PAROLES
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ECLATS DE PAROLES
30 janvier 2010

AU TEMPS DES CARROSSES

 J’ai franchi le seuil du musée et me suis enfoncée dans un siècle perdu : là m’attendraient traineaux d’impératrices, chaises à porteurs et diligences.


J’ai regardé à travers les vitres : n’allait-on pas, de l’intérieur, soulever d‘un geste curieux le rideau à franges ? Un visage voilé, peut-être, se pencherait ; un signe furtif m’inviterait au départ. Pour moi, n’a-t-on pas descendu le marche-pied forgé, n’est-ce pas un laquais que j’entrevois dans l’ombre et cette voix qui crie : « Fouette cocher ! » l’ai-je vraiment rêvée ?


Une berline s’ébranle dans la nuit pluvieuse, emportant un bonheur caché sous ses persiennes. Voici la forêt et ses pistes gelées sur lesquelles s’élancent ce traineau noir et bleu ; une main tient les rênes, le pied fin se blottit sous le plaid, un tourbillon emporte l’équipage.


Et me voilà seule face au carrosse d’or où princes et prélats carosse__wwwbercèrent leurs voyages. L’hermine y côtoya la pourpre ; le velours des banquettes connut les cheveux fous des belles amoureuses et la toge sévère de la Loi.


Le fiacre s’éclairait d’une lanterne sourde. J’aperçois le passant, son gibus, sa valise. Les chevaux martèlent la nuit…


Voitures d’autrefois que nul ne connaît plus, vers quels songes aujourd’hui m’avez-vous entrainée ? Le Musée s’est pour moi peuplé de chers fantômes ; ils ont de doux visages et des gestes perdus, ils partent vers des rives d’où l’on ne revient pas.


Je me suis arrachée à leur charme. Dehors, le soleil brillait. Mais j’a gardé, pour tout un jour, l’âme empoussiérée de nostalgie.

LORRAINE

Illustration: www.transylvaniancastle.com

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Commentaires
L
En effet, Tostoï anime ces voyages où le confort n'était pas toujours de la partie, comme tu le fais remarquer, Latil. Le romantisme voile ces promiscuités, mais elle existaient. 4 jours de Paris à Lyon, on avait le temps de faire connaissance!... C'est ce que chantait André Claveau et sa "Petite diligence"...Bonne journée, Latil.
L
Bonjour à toi, revenu d'une longue période de silence! Je suis heureuse de ton retour et j'irai heurter à ta porte comme autrefois. Tu as donc toi aussi voyagé en carrosse...J'espère que les soubresauts de ta vie sont apaisés désormais et que ta route sera paisible. Très amicalement
L
Ce sont les carrosses qui m'ont emportée, cher Lecouret, je ne suis pour rien dans la sarabande qu'ils ont entraînée, dans tous ces sentiments surgis d'autrefois. Mais je suis heureuse de t'avoir emmené en voyage...
L
Un beau texte qui décrit tellement bien ce que fut un voyage en carrosse. 4 jours pour aller de Paris a Lyon.Se bagarrer pour avoir des chevaux frais a chaque relais de poste,parfois partager une chambre d auberge avec des inconnus, tout ca c est le revers de la médaille, la face cachée des ballades romantiques assis l un contre l autre dans un traineau,avec les pistes d une blancheur immaculée et le vent qui souffle dans les oreilles, un peu comme dans les romans de Toltoi.<br /> Bonne soirée Latil
A
il y a quelques années j'avais ecrit sur mon blog un texte nommé requiem ; depuis peu j'ai reactivé mon blog et en parcourant ces "post" je suis tombé sur ton commentaire , je suis retourné voir ton blog et miracle ton post etait dans le même esprit avec ce rêve de carosse d'un temps passé qui donne envie d'ecrire encore un texte comme requiem <br /> amicales salutations<br /> ps:<br /> ma vie déjà mouvementée a connu de violent soubressauts qui expliquent ce long silence
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