SOUS-BOIS
Délaissant les chemins où tout le mode va, ce
sont les mystérieux sous-bois que je préfère, ceux qui cachent une mare, un
étang, des roseaux et l’été quelques insectes bruissant dont les ailes me
frôlent.
J’y vais surprendre les ruisseaux dans leur course, l’automne aux cheveux roux si triste dans le crépuscule et l’ombre tapissée de feuilles. Des coins obscurs ont l’air d’une alcôve pour fées, des branches mortes craquent soudainement, on se retourne, la nuit est derrière nous, grise et bleue, muette . Ah ! la peur affolée d’être dans ce bois ! Le bruit précipité de mes pas sur la terre , l’orée, la délivrance
Mais je retourne le lendemain et j’y trouve le soleil qui jaspe de reflets jaunes les feuilles aquatiques.
L’étang est vert et lourd, la dernière herbe
douce et odorante ; un oiseau saute le long du sentier et dans un rayon de
soleil, une fine poussière d’or tourbillonne et s’irise comme un peuple de
moucherons.
LORRAINE